dimanche 22 mars 2009

La Pape remet la religion en question...

J’ai du mal à comprendre…

Et pourtant, j’ai été élevé dans une famille catholique.

Le besoin, l’envie de croire en quelque chose de supérieur, en une conscience infinie qui nous soulève et dépasse notre condition humaine pour ouvrir une porte de sortie au-delà de la mort, de l’inconnu, de l’oubli qui nous guette lorsque nous ne serons plus de ce monde, résonne et raisonne en moi chaque jour…

Le contenu moral, spirituel, philosophique même du message du Christ ne m’est pas inconnu…
L’incroyable actualité de ses paroles, l’esprit profondément humaniste qui animait cet homme, qu’on le considère comme le fils de Dieu ou comme un grand initié, me touche au plus profond de mon être…

Mais je suis bien de ce monde et comme vous, comme nous tous, je suis confronté à l’implacable dictat des évènements, de ce que je vois, de ce que je comprends et de ce que je ressens.
Et c’est bien pour cela, d’ailleurs, que les paroles de l’esprit fondateur du christianisme me touchent encore dans ce qu’elles ont de plus simple, de plus concret à nous offrir, lorsqu’il s’agit de répondre aux préoccupations pratiques de la vie.

Et si moi, pauvre pêcheur, petit homme perdu dans la multitude, ni pire ni meilleur qu’un autre, je peux appréhender, à ma mesure, ce que ce monde a d’unique et de cynique, combien la réalité des épreuves que nous devons traverser bouleverse les fondements même de nos morales individuelles, pourquoi le pape, qui se présente comme le représentant de cette conscience supérieure, le chef de l’Église qui porte son message, ne le peut-il pas ? Ses paroles, ses actes, sont-ils le reflet d’une institution religieuse qui prétend s’inscrire dans la réalité de notre siècle ?
Comment apercevoir le message du Christ dans cette attitude irresponsable, dans ce manque total de compréhension du monde qui nous entoure ?

Comment accepter que le prétendu symbole de la conscience et de la compassion du Christ, de cette force d’amour sans limites censée nous rendre confiance dans le futur et nous aider à dépasser les contingences de notre nature, prenne des positions aussi tranchées face aux réalités de notre existence ?

Quelle logique y a-t-il à rejeter en dehors de l’Église une enfant violée qui décide de ne pas garder la graine de l’abomination, la blessure indélébile que lui a infligé son beau-père ?

Comment aider les peuples à se rapprocher, si, au contraire, l’Église accueille de nouveau en son sein ceux qui refusent de reconnaître l’obscurantisme d’un passé que l’on croyait révolu ?

Comment comprendre la logique d’un homme qui refuse l’évidence des ravages du SIDA et les moyens concrets de lutter contre un fléau qui a déjà fauché des millions de victimes dans un continent qui peine à relever la tête ? Cette logique qui consiste à croire que réfuter l’évidence de la nature humaine pourrait venir en aide à l’Afrique, devrait s’assimiler à un crime contre l’humanité, venant d’un homme dont l’influence est si haute.

Alors, pourquoi croire en l’Église aujourd’hui ? Pourquoi croire en Benoit XVI ? Pourquoi suivre la voie des religions, quelles qu’elles soient, si elles refusent de voir l’Homme tel qu’il est ?
En quoi ces déclarations, ces dogmes, ces dictats rapprochent-ils l’humanité de la divinité à laquelle elle aspire ? Si Dieu existe, s’il est absolue conscience, il est en chacun de nous et il sait ce qui se cache dans nos cœurs.

D’après moi, chacun devrait être libre de trouver la voie qui le conduit vers Lui. Les paroles du Christ, telles que je les perçois, nous entraînent vers la conscience individuelle, non vers l’obscurantisme du jugement de l’autre. Parce que nous sommes faillibles et que nous commettons tous des erreurs, nous devrons apprendre à nous pardonner si nous voulons survivre. Parce que nous vivons dans un monde violent, profondément contradictoire et que nous sommes tous différents et uniques dans notre perception de la vie, nous devons travailler à nous comprendre, à nous respecter, à nous rapprocher, à tirer l’enseignement de l’expérience de chacun, sans nous retrancher derrière des dogmes qui n’ont rien de divin, puisqu’ils sont édictés par des hommes.

Même avec le bon sens, le respect de la vie est-il dans l’avortement de cette jeune fille violée par son beau-père ou dans la poursuite d’une grossesse visant à rendre mère de jumeaux, une gamine de neuf ans issue d’une famille déshéritée ?

Est-il sensé de dissuader un continent à la sexualité exacerbée, d’utiliser le préservatif quitte à nier l’évidence du terrain sous prétexte d’imposer un absolu, ou de tenter de limiter la propagation d’une épidémie meurtrière qui touche des millions de personnes ?

Chacun est libre de répondre en son âme et conscience à ces questions délicates, mais pour moi, c’est certain, si Dieu existe, il n’a pas besoin d’un pape aveugle et sourd au monde pour faire passer son message…


N'oubliez pas que le SIDA continue à progresser dans le monde.


Alors, quoi qu'il arrive, quoi que l'on vous dise...

SORTEZ COUVERT !






1 commentaire:

Galha jean-paul a dit…

Lire tes mots et voir que ton coeur et ta passion son toujours présent me ravit, j'espere que ta route n'as pas ete trop dure depuis Paris. Merci pour cet espoir que tu nous donne, je suis heureux de croiser ta route par ces quelques mots, Jean-paul.