jeudi 26 juin 2008

Ecologie : le climatologue James Hansen tire le signal d’alarme devant les démocrates du Congrès américain.

Le réchauffement climatique au cœur du débat pour la présidentielle américaine

Alors que l’écologie se retrouve au centre de la campagne présidentielle américaine, George W. Bush a demandé mercredi dernier au Congrès américain la levée de l’interdiction des forages en mer pour faire face à l’augmentation du prix du baril de pétrole et de l’essence. « Notre pays doit produire davantage de pétrole et doit commencer dès à présent », a-t-il déclaré à la Maison Blanche.
Concrètement, il s’agit de relancer l’exploration et l’exploitation d’un certain nombre de sites riches en pétrole sur le territoire de l’Arctic National Wildlife Refuge, une région de l’Alaska particulièrement riche en flore et en faune qui se verrait bouleversée par les forages envisagés.

En réaction à cette demande qui fait bien peu de cas de l’écologie, des représentants démocrates (majoritaires au Congrès et globalement hostiles à la politique énergétique de Bush) ont demandé au célèbre climatologue James Hansen de venir s’exprimer sur le sujet du réchauffement climatique devant une commission, comme il l’avait déjà fait voici 20 ans. Certains se souviendront peut-être que James Hansen n’avait pas hésité à s’émanciper de la tiédeur affichée par la communauté scientifique pour désigner l’Homme comme principal responsable de la période de réchauffement climatique à venir.

S’appuyant sur les déclarations faites par le directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS), responsable d’une grande partie des études menées par la NASA sur les changements climatiques, M. Hansen a déclaré lors d’une longue allocution que les mécanismes responsables du climat terrestre seraient au bord d’un « dangereux point de bascule » (source Le Monde.fr) nécessitant une profonde réforme à la fois de l’agriculture et de la politique énergétique, sous peine de voir le niveau de l’eau monter d’environ 2 mètres à la fin du XXIe siècle.

Le scientifique, connu pour ses déclarations fracassantes dresse un bien triste bilan des 20 années qui séparent ses deux interventions. Pour lui: « Un vaste décalage s’est développé entre ce qui est compris du réchauffement climatique par la communauté scientifique compétente et ce qui est connu des décideurs politiques et du grand public .» Un décalage en partie créé par le discredit que les sociétés exploitantes des énergies fossiles ont jeté sur la communauté scientifique afin de préserver leurs intérêts à court terme.
Une attitude suicidaire de la part des dirigeants de ses sociétés qui « devraient être poursuivis pour crime contre l’humanité et la nature ».
Mais le discours alarmant de M. Hansen ne se focalise pas seulement sur la recherche de responsabilité, mais bien dans la prise de conscience des gouvernements face à la catastrophe qui s’annonce.
En refusant d’agir il y a 20 ans, « nous avons épuisé tous les espaces libres dans notre programme pour des actions requises afin de désamorcer la bombe du réchauffement climatique global », continue M.Hansen.
« Le prochain président et le Congrès doivent définir au cours de l’année prochaine une conduite proportionnelle à la responsabilité des Etats-Unis dans la dangereuse situation actuelle. Autrement, il deviendra impossible de limiter le dioxyde de carbone atmosphérique, le gaz à effet de serre produit par les combustibles fossiles brûlés, à un niveau qui empêcherait le système climatique de basculer au delà d’un point qui mène à des changements climatiques désastreux, engageant une spirale dynamique hors de contrôle de l’humanité. Les changements nécessaires à la préservation de la création, la planète sur laquelle s’est développée la civilisation, sont clairs. Mais les changements ont été bloqués par des intérêts spéciaux, concentrés sur les bénéfices à court terme, qui ont trouvé leur balance à Washington et dans d’autres capitales. J’argue du fait qu’une voie menant à l’indépendance énergétique et à un environnement plus sain est encore, à peine, possible. Elle nécessite un changement de direction profond à Washington dans l’année qui vient. »
Dans la suite de son discours, le scientifique décrit par le menu ce qui attend la Terre si le climat venait à se réchauffer de seulement 2 °Celsius. Fonte des glasses, disparition d’une partie du littoral, et d’un grand nombre d’espèces animales nécessaire à l’équilibre des écosystèmes, feux de forêt gigantesques, assèchement des lacs et fonte des glaciers d’altitude qui abreuvent des centaines de millions de personnes, disparition des récifs coralliens - cet habitats privilégiés qui accueille près d’un tiers des espèces marines -, instabilité des glaces de l’Arctique pouvant avoir des conséquences terribles… La liste est longue et suffisamment préoccupante pour que nous prenions le problème au sérieux ! Pour le scientifique, il s’agit de limiter les rejets de dioxyde de carbone au niveau de 350 ppm (partie par million). Précisons que nous en sommes déjà à 385 ppm et en augmentation de 2 ppm par an…

Le message est donc parfaitement clair : les sociétés qui exploitent les énergies fossiles, et tout particulièrement le pétrole, accumulent en ce moment des profits gigantesques, tout en étant parfaitement conscientes des dégâts que l’augmentation du dioxyde de carbone occasionnent à notre planète.
Les responsables politiques américains, et notamment les membres du camp républicain, se laissent influencer par les grands industriels qui ont besoin du pétrole en échange du financement de leur campagne électorale, puis hésitent à prendre les décisions qui s’imposent en faveur de l’écologie.
D’après James Hansen, il reste pourtant une chance de sauver notre planète du désastre écologique qui la guette. Mais si nous ne faisons rien rapidement, les conséquences risquent de dépasser nos pires prévisions et entraîner la disparition d’un grand nombre d’espèces, y compris la nôtre ! Sans doute, comme cela a déjà été le cas par le passé, la Terre mettra quelques centaines de milliers d’années pour s’en remettre, mais nous ne serons plus là pour le voir depuis bien longtemps.

À nous de choisir : survivre dans le déni jusqu’à l’éradication pure et simple du monde que nous connaissons, ou vivre en retrouvant le respect qui nous unit à la Terre qui nous porte en agissant dès maintenant pour nos enfants et nos petits-enfants.

Espérons que les paroles de James Hansen ne resteront pas lettres mortes…

jeudi 8 mai 2008

Haut les coeurs... !

Voilà un certain temps déjà que j’espère pouvoir m’émerveiller ici de quelque chose ou de quelqu’un qui en vaudrait la peine. Une petite lumière qui serait susceptible de nous redonner le moral et d’élever le débat, au moment où les évènements et les Hommes rivalisent de cruauté et d’inconscience pour nous abattre.
Mais comment ne pas paraître futile, devant le spectacle terrible des dévastations du typhon Nargis en Birmanie, de cette junte militaire qui répugne à ouvrir les frontières d’un pays dévasté à l’aide internationale, par peur de perdre le pouvoir inique qu’elle maintient par la force sur un peuple affamé ?
Comment ne pas réagir aux propos affligeants de notre président en Tunisie, qui feint d’apercevoir la démocratie dans un pays ravagé par la corruption et les inégalités et qui séquestre ses opposants politiques dans la plus parfaite indifférence, pour vendre quelques avions et des centrales thermiques comme un représentant de commerce sans conscience ?
Comment rester confiant en notre futur, alors que la crise économique et financière menace la planète, que les écologistes tirent le signal d’alarme, que des peuples n’ont plus de quoi manger et bientôt de quoi boire, que l’Italie réélit Berlusconi pour la troisième fois, que la Russie passe de Poutine à… Poutine, sans même parler de ces guerres intestines, de l’ombre de la Chine sur le Tibet, de ces factions religieuses qui s’affrontent au Liban ou en Irak, toujours aux dépens des peuples pris, plus ou moins consciemment en otage… ?

Pourtant, j’ai suffisamment voyagé dans ma courte vie pour savoir que nous vallons mieux que ça ! Et qu’il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour trouver parmi nous des hommes et des femmes de tous âges et de tous milieux qui font sourire la vie au quotidien, qui refusent la dictature de l’information et le catastrophisme pour agir, à leur mesure, dans tous ces petits gestes de la vie quotidienne qui donnent envie de réagir, de ne pas baisser les bras devant l’adversité. Il suffit parfois d’un sourire tendu avec sincérité, d’une façon de faire, de ne pas se prendre au sérieux, d’un geste envers celle ou celui qui va mal quand on le peut, quant on en a les moyens psychologiques. Car devant tant de noirceur, ce n’est pas tant l’argent qui fait la différence, que cette volonté de baisser le masque, au moins pour un instant, pour reconnaître celle ou celui qui vous fait face. Et même quant ça va mal, il suffit parfois de regarder autour de soi pour retrouver un peu de confiance en soi, même si l’on n’est pas toujours capable d’en donner en retour.
Pour nous en sortir, pour aller de l’avant, nous avons besoin de nous reconnaître, de nous transcender, de cesser ce petit jeu destructeur autour de l’ego qui brise les plus belles intensions en prenant conscience que nous ne sommes pas seuls au monde et que nous avons besoin des autres pour avancer.
Et puis il y a ces petits éclats de bonheur, comme ce jeune couple aperçu ce matin dans la rue, qui se fiche pas mal de ce qui se passe à l’autre bout de la planète ou dans la tête de Sarkozy, pour se laisser porter par cette énergie positive, ce sentiment profond, cette tendresse qui se dégagent naturellement de leurs regards tendus l’un vers l’autre.
Et puis il y a la musique, les notes instinctives ou réfléchies d’un musicien, les mots d’un poète, les photos ou les peintures d’un artiste qui explore sa vision du monde, ces moments, plus ou moins grands, racontés sur la pellicule d’un film, qui nous rappellent que nous sommes aussi capable de beauté et de sensibilité, de dépasser nos angoisses pour communiquer et d’aller vers l’autre dans un élan d’humanité.

L’Art, l’Amitié, l’Amour, la Famille, tous ce qui nous rapprochent et nous empêchent de tomber, galvaudé par une société de consommation parfois indécente de cynisme quant elle les expose ainsi qu’un produit pour nous faire avaler la pilule, il nous appartient de les garder vivant tous les jours au fond de nos cœurs. Et au risque de paraître naïf à certains, je préfère y croire encore, avec l’espoir que nous trouverons assez d’envie et de force dans nos histoires pour sauver ce monde que nous construisons chaque jour de nos vies.



mardi 22 avril 2008

L'extermination des requins: une bombe écologique à retardement

Je viens de voir un reportage terrifiant sur l’extermination des requins. Plus de 100 millions de requins de toutes espèces sont tués chaque année pour leurs ailerons, avant d’être rejeté à la mer parfois encore vivants. Ce poisson, apparu sur Terre voici 400 millions d’années, était là 150 millions d’années avant les dinosaures, mais il est probable qu’au rythme auquel nous les exterminons, il aura disparu des océans bien avant la moitié de ce siècle.
Le requin est un symbole : celui du manque de respect de l’espèce humaine pour la planète qui l’abrite. Le symbole des préjugés d’un primate qui s’est volontairement exclu du cycle naturel et qui s’acharne aujourd’hui à le détruire, quitte à entraîner sa disparition au passage.
La mauvaise réputation qui s’attache au requin est pourtant totalement infondée. Les requins ne tuent que cinq personnes en moyenne par ans, et encore s’agit-il dans 90% des cas d’une erreur d’appréciation de leur part, qui les conduit à nous confondre avec un phoque ou une otarie blessée. Contrairement à ce que raconte la légende, le requin n’aime pas la chère humaine et lorsqu’il mord, c’est pour « goûter », pas pour nous dévorer. Dans plus de neuf cas sur dix, la victime d'une morsure meurt d’ailleurs d’hémorragie mais pas d’avoir été mangé ! Mythifié par « Les dents de la mer » , le requin blanc, dit mangeur d’homme, ne s’approche que rarement des plages car il nous craint autant que nous le craignons. La plupart des requins n’ont même pas la bouche assez grande ni les dents assez acérés pour déchirer la peau élastique d’un être humain comme on voudrait nous le faire croire.
Si les requins sont exterminés dans la plus grande indifférence, c’est donc avant tout parce qu’ils sont considérés par beaucoup comme des animaux féroces, alors que les éléphants tuent plusieurs centaines de personne chaque année sans qu'ils nous viennent à l'idée de les considérer comme une espèce particulièrement dangereuse pour l'Homme.
La chasse aux requins est illégale dans 16 pays, mais cela ne peut empêcher les pêcheurs de laisser traîner des lignes appâtées de plusieurs kilomètres de long dans les eaux internationales afin de récupérer leurs ailerons, qui seront séchés ou transformés avant d’êtres envoyés en Asie où ils seront revendus plus de 400 $ le kilo ! Pourtant, ce prédateur marin est essentiel au bon fonctionnement de la chaîne alimentaire dont il constitue le haut de la pyramide. En se nourrissant de plus petits poissons, il permet de réguler l’absorption du plancton, grand producteur d’oxygène. Le massacre des requins est donc l’une des plus grosse bombe écologique que nous ayons à craindre dans les années à venir. Les générations futures nous considèrerons sans doute comme des barbares, lorsque nous auront fini d’épuiser les combustibles fossiles, que nous aurons vidés les océans, coupés des forêts entières et éliminés les systèmes écologiques qui assurent notre survie… en toute connaissance de cause. Car le pire dans tout cela, c’est que nous sommes tous conscients de ce que nous faisons. Les scientifiques le sont, les environnementalistes le sont, les grandes entreprises et même une grande partie du public sait que nous jouons avec le feu, que nous nous comportant comme des Dieux alors que nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres sur cette planète qui ne nous appartient pas.

Bientôt, ici comme ailleurs, au large du Costa rica ou des iles Galapagos, il n’y aura plus de requin et l’océan fournira un peu moins d’oxygène à cette petite planète qui sera bientôt incapable de nous nourrir, de nous faire boire et peut-être un jour, de nous faire respirer.

A méditer !

lundi 31 mars 2008

Tibet: la fin du toît du monde ?


Imaginez-vous ce paysage truffé de mines de cuivre ? C'est pourtant ce qui pourrait bientôt arriver.



Un jour, il n’y a pas si longtemps, moins d’un demi-siècle en fait, le peuple Tibétain vivait tranquillement loin du monde, protégé par les montagnes et ses traditions. Un peuple tourné tout entier vers la recherche de la paix intérieure, de la liberté de l’esprit, dans ces hauteurs inaccessibles où prennent naissance les neufs plus grands fleuves d’Asie, comme un trésor inviolé qui se cache de la cupidité de l’Homme et de son désir de pouvoir. Depuis toujours ou presque, il vivait au rythme des saisons, en oubliant les richesses minières et métallurgiques de ses rochers, préservé de la frénésie sauvage de ses voisins par le regard bienveillant de ces sages immortels qui reviennent à chaque fois pour aider à comprendre le silence des cimes enneigées balayées par le vent.

Et puis, les chinois sont arrivés, sans prévenir, sans comprendre, sans respect, sans compassion, poussés par la force aveugle d’une nation millénaire qui se multiplie à l’infinie, qui s’étend toujours plus loin pour ne pas étouffer sous son poids.
Un jour, ils sont arrivés et ils ont tout écrasés, tout cassés, avec une volonté farouche d'effacer la culture d'un pays autonome pour la reconstruire à leur image, négligeant la mémoire d’un peuple qui ne demandait qu’à s’intégrer pour ne pas disparaitre sous la direction d'un leader politique et spirituel tourné vers l'avenir. Un jour, ils ont tout balayé et nous n’avons rien dit, rien fait. Nous, moi, eux, le monde, la France, la patrie de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, nous avons même refusé de recevoir officiellement le dalaï-lama pour ne pas risquer le pire, la guerre d’abord, puis ce marché gigantesque où l’on peut tout acheter et tout vendre. Comme si l’on pouvait se boucher les yeux devant l’évidence.


Hier, ce palais abritait le symbole d'un peuple tourné vers la spiritualité et la paix intérieure. Désormais, c'est une coquille vide de sens que les touristes visitent sous la direction de l'envahisseur chinois.

Aujourd’hui, sous les feux des projecteurs, à la veille de cette fête qui célèbre la fraternité des nations à travers le sport, le peuple Tibétain crie pour qu’on se souvienne de lui, pour qu’on le reconnaisse, pour qu’on l’aide à résister à cet envahisseur sauvage et sans vergogne qui refuse à cette culture le droit d’exister librement, loin de la fourmilière inconsciente que l’on manipule à ses côtés. Menacés par les milices chinoises, les moines bouddhistes tentent de faire entendre la voix d'un peuple que l'on cherche depuis trop longtemps à éparpiller pour mieux en effacer les caractères culturels.

Mais qu’allons nous faire ? Que pouvons-nous entreprendre pour redonner courage aux tibétains ?

La réalité politique chinoise est complexe, mais il est plus que probable que nos hommes politiques ne feront pas grand chose, laissant le soin aux associations de défense du Tibet de s'émouvoir de cette situation qui dure depuis déjà trop longtemps.

Pour la forme, notre gouvernement se contentera sans doute de protester mollement. Peut-être fera t'il mine de boycotter une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, symbole de la fraternité entre les peuples qui perd tout son sens devant les corps des manifestants qui s’affaissent loin des yeux de la presse internationale. En attendant, nous allons laisser la Chine nous faire part de son « très fort mécontentement » après la déclaration de l’Union Européenne qui demande la « transparence de l’information ». Nous allons laisser les diplomates chinois nous rappeler que « la question du Tibet est une question interne à la Chine » et « qu’aucun pays étranger ni aucune organisation internationale n’a le droit de s’y ingérer. » Comme si le Tibet n'était pas une nation à part entière.

Si nous ne faisons rien, nous allons oublier que ce sont des hommes et des femmes que l'on arrête, des êtres humains qui meurent au Tibet aujourd'hui, que ce pays n’appartenait pas à la Chine il n’y a pas si longtemps, que c’est une culture millénaire, tournée vers la vie spirituelle qui s’éteint, pour continuer à vendre des avions, des trains, des réacteurs nucléaires et des voitures. Pour continuer à acheter des lunettes noires, des vêtements au rabais, des jouets dangereux, des babioles et toutes ces choses, plus ou moins utiles que nous ne savons plus produire.

Évidemment, il y a le nombre : ils sont plus d’un milliard lorsque les Tibétains ne sont que quelques millions. Et bientôt, si nous ne faisons rien, ils ne seront plus là pour nous faire réfléchir, pour conserver une certaine vision de l’humanité à l’abris de notre société de consommation, du capitalisme, des crises boursières et des montres de luxe, vraies ou fausses, qui égrènent le temps qui nous éloigne chaque jours un peu plus de la sérénité. Bientôt, il n’y a aura plus que le rouge d’un drapeau conquérant à la place des robes safran des moines, et les montagnes seront truffées de mines de cuivre et de cobalt. Des tréfonds de ce qui fut un jour le socle de notre monde, on fera remonter l’uranium qui nourrira comme un monstre taché de sang nos centrales nucléaires.

Ce soir, je ne me reconnais pas dans ce monde. J’ai honte d’en faire partie. Car quoi qu’on en dise, ici et ailleurs, dans l’ignorance ou dans la lumière, l’Homme continue à se détruire sans conscience. Comme si le monde que nous laisserons demain à nos enfants n’avait plus d’importance.

Messieurs les politiques, aidez le Tibet maintenant. Demain, il sera trop tard.


Vers le site de l'association France Tibet

mercredi 16 janvier 2008

Un peu de justice dans le pétrole...

Bonne nouvelle ! Aujourd'hui, pour la première fois dans la longue suite de marées noires qui ont touchées la France, un tribunal vient de reconnaitre une compagnie pétrolière coupable de préjudice écologique dans l'affaire du naufrage de l'Erika. Le juge Parlos en charge du dossier a demander à l'ensemble des coupables ( parmi lesquels on trouve l'affréteur Total SA "qui n'aurait pas pris en compte l'âge du navire", la société de classification des navires RINA mais aussi l'armateur Guiseppe Savarese et le gestionnaire Italien Antonio Pollara reconnu coupable de "faute caractérisée"...) de verser solidairement 192 millions d'euros de dommages et intérêts aux cent une parties civiles dans l'affaire. La condamnation solidaire a l'avantage de permettre à ces dernières de réclamer la somme à l'un des condamnés, charge à lui de récupérer les quotes-parts auprès des autres coupables condamnés aux mêmes titres. Evidemment, c'est Total qui devrait écoper de cette délicate mission, une responsabilité qui ne devrait pas trop affecté ce géant du pétrole qui déclarait 12,58 milliards d'euros de bénéfices en 2006 et qui devrait en annoncer au moins autant pour 2007.

Espérons qu'au milieu de toute cette boue financière, ce jugement, dont Total va bien évidement faire appel, fera jurisprudence et suffira à convaincre les compagnies pétrolières de s'intéresser de plus près au problème du transport de cette matière première dangereuse qui pollue régulièrement nos cotes.

Messieurs les capitalistes sauvages, il est temps de prendre vos responsabilités !